Briançon sous tension : occupation illégale, dégradations et vol de métaux dans une résidence abandonnée
Briançon : quand l’abandon immobilier attire squatteurs et trafics illicites
Dans le paysage montagneux des Hautes-Alpes, une résidence laissée à l’abandon est devenue le théâtre d’une occupation anarchique aux conséquences désastreuses. Entre dégradations massives et trafic de métaux, l’affaire soulève des questions sur la sécurité des biens vacants et l’efficacité des dispositifs légaux.
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Un immeuble fantôme transformé en repaire de malfaiteurs
Situé en périphérie de Briançon, un bâtiment autrefois dédié au logement social gît depuis des années dans un état de délabrement avancé. Son isolement et son manque de surveillance en ont fait une cible idéale pour des individus aux intentions malveillantes. Selon les premiers constats des forces de l’ordre, le site a été méthodiquement pillé :
- Démontage des installations électriques (câbles, compteurs, tableaux) - Vol systématique des métaux (radiateurs, tuyauteries en cuivre, charpentes métalliques) - Destruction des cloisons et menuiseries pour faciliter l’extraction des matériaux - Tags et dégradations couvrant l’ensemble des murs intérieurs
« C’était un véritable chantier de démolition sauvage », confie un riverain sous couvert d’anonymat, décrivant des allers-retours suspects de véhicules utilitaires à des heures tardives.
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Un coût exorbitant pour la collectivité
L’estimation des dommages s’élève à plusieurs centaines de milliers d’euros, une facture que la communauté locale devra assumer. Au-delà des pertes matérielles, c’est l’image même de la ville qui en pâtit :
> « Ces actes nuisent à l’attractivité de Briançon. Qui voudrait investir dans une zone où des bâtiments sont livrés à la loi du plus fort ? » > — Élue municipale, en charge de l’urbanisme
Les services techniques de la mairie évoquent par ailleurs un risque sanitaire en raison des déchets abandonnés (seringues, matériaux dangereux) et des structures rendues instables par les démontages anarchiques.
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Des squatteurs aux profils inquiétants
Contrairement aux idées reçues, les occupants illégaux ne correspondaient pas à des personnes en situation de précarité. Les enquêtes préliminaires révèlent plutôt un réseau organisé :
- Des « récupérateurs » professionnels, spécialisés dans le vol de métaux revendus à des ferrailleurs complaisants. - Des individus aux casiers judiciaires chargés, certains déjà connus pour des faits de cambriolage ou de trafic. - Une logistique rodée : outils de découpe, camions bâchés, et complicités locales pour écouler le butin.
« Ils agissaient comme une entreprise, avec des horaires et des rôles définis », explique un policier du commissariat de Briançon, soulignant la préméditation des actes.
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Que dit la loi ? Des recours limités et des délais interminables
Malgré l’urgence de la situation, les propriétaires et la mairie se heurtent à un parcours du combattant juridique :
- L’expulsion des squatteurs : Même en cas de flagrant délit, la procédure peut prendre plusieurs semaines, le temps d’obtenir une ordonnance de référé.
- La sécurisation du site : Les coûts de gardiennage ou de murage sont souvent prohibitifs pour des propriétaires déjà en difficulté.
- Les assurances : Beaucoup de contrats excluent les dommages liés à l’abandon prolongé, laissant les propriétaires sans indemnisation.
« On nous demande de prouver que nous avons tout fait pour protéger le bien… mais comment faire quand les squatteurs reviennent sans cesse ? », s’indigne un propriétaire d’un logement voisin, également victime de tentatives d’intrusion.
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Quelles solutions pour éviter un nouveau drame ?
Face à cette situation, les acteurs locaux appellent à une mobilisation collective :
✅ Renforcer les patrouilles policières autour des zones sensibles. ✅ Créer un fichier national des bâtiments vacants pour faciliter leur surveillance. ✅ Accélérer les procédures d’expulsion pour les occupations manifestement illicites. ✅ Encourager la réhabilitation via des aides fiscales pour les propriétaires.
« Il faut agir avant que d’autres villes ne subissent le même sort », alerte le maire de Briançon, qui a saisi la préfecture pour demander un plan d’urgence.
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Et maintenant ? L’avenir du bâtiment en question
Deux scénarios se dessinent pour l’immeuble sinistré :
- La démolition pure et simple, si les coûts de remise en état sont jugés trop élevés. - Un projet de réhabilitation sociale, porté par des associations locales, pour en faire un lieu d’hébergement d’urgence sous haute surveillance.
« Ce qui est sûr, c’est qu’on ne peut plus laisser ce genre de situation perdurer », conclut un responsable des services techniques, tandis que les riverains espèrent enfin retrouver une tranquillité bien méritée.
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